Il existe différents styles de Kung Fu...
Nous vous en donnons quelques exemples...
BAGUA ZANG

"Paume des 8 trigrammes", style interne de Kung fu basé sur l'esquive et sur la spirale.

C'est Dong Haichuan qui créa le Bagua. Cet art interne fait référence au Yi Jing (Yi King), autrement dit, au concept yin-yang qui, par émanation se transforme en huit trigrammes, puis en soixante quatre hexagrammes. Cette méthode comporte huit changements de paumes mais au début, elle n'avait que huit enchaînements.

Des historiens chinois ont révélé que le côté "huit trigrammes" a probablement été plaqué après la création de la méthode, pour lui donner un aspect de sagesse antique, et peut-être pour lui donner un air plus mystérieux... En tous cas, il reste un art d'une grande originalité dont l'essence est le déplacement, souple mais enraciné, sur un cercle imaginaire. La stratégie consiste à esquiver puis à attaquer en corps à corps, le plus souvent sur la ligne centrale de l'adversaire. Actuellement, il existe plusieurs variantes de la méthode originelle, plusieurs disciples de maître Dong ayant ajouté leurs connaissances, comme les techniques de lutte chinoise, ou d'autres styles internes ou externes.


HSING-I ou XING YI QUAN

"Boxe de la forme et de la pensée". Art martial interne dont la philosophie est l'interaction des cinq éléments, et la spéficité le déplacement rectiligne.

Une légende attribue la création de ce style à un certain général du nom de Yue Fei (1103-1142) mais il est plus probable que cette boxe vienne de Ji Jike (1602-1680). Le Xing Yi Quan ou "boxe de la volonté et de l'esprit" est un style fort. D'ailleurs, Wang Xiang Zhai, le créateur du Da cheng quan, fut d'abord un expert de Xing Yi, ou plutôt du I Quan, nouvelle synthèse réalisée par Guo Yun Chen, surnommée "la paume divine". Ce dernier était capable de terrasser un combattant rien qu'en avançant le poing tendu. En plus des cinq éléments, le Xing Yi Quan prend en compte la vitalité des animaux: dragon, tigre, singe, cheval, tortue, coq, faucon, hirondelle, serpent, hibou, aigle, ours...
SHUAI JIAO

La lutte est l'ancêtre de tous les arts martiaux chinois. Le sumo actuel nous donne une idée de ce que furent les tournois sous la dynastie des Tang (618-907); à l'époque, le nom de la lutte était: "se précipiter l'un contre l'autre" (Xiang Pu), ce qui en japonais se dit sumo. Sous les Song, les lutteurs endossent une veste pour mieux se saisir, ainsi les combats prennent leur physionomie d'aujourd'hui. Selon maître Yuan, le Shuai Jiao utilise autant l'intelligence et la force que la souplesse.

La tenue se compose d'un pantalon blanc et d'une veste de toile forte réversible blanche, bordée de bleu ou de rouge ("dalian"). Cette dernière a des manches très courtes afin de faciliter les saisies.
WING TSUN

Style du sud de la Chine axé sur la self-défense et sur le corps à corps.

Wing Chun (ou Wing Tsun, l'orthographe n'est qu'une affaire d'association) signifie en cantonnais "Boxe de l'éternel printemps" ou "Boxe de l'éternel renouveau". Ce style ignore volontairement tout ce qui est acrobatique ou spectaculaire, tous les coups de pieds visent les tibias, les genoux, les parties génitales ou les hanches.

Le premier enchaînement, "Siu nim tao" (La petite idée), pose les bases du style. Le deuxième "Chum kiu" (faire le pont), met l'accent sur les techniques de corps à corps, quand à "Bil jee" (disperser les doigts), il aborde l'aspect offensif et rapide des attaques de mains. Ces trois formes rappellent un autre style de kung fu : le He Bai Quan ou boxe de la grue blanche.

Vient ensuite une forme de 108 postures sur mannequin de bois. Ce mannequin permet de travailler les blocages, les attaques et les prises et coups simultanés. Il comporte trois branches simulant les bras et une quille symbolisant la jambe. Deux formes d'armes blanches : une de bâton long et une dernière mettant en jeu les deux couteaux-papillons (Bart-Cham-Dao). Ces derniers tiennent leur origine dans la tradition des convoyeurs de caravanes, qui souvent cachaient dans leurs bottes des petits couteaux en forme de sabre. Les "chi sao" ou mains collées, permettent d'éveiller la sensibilité tactile des avants bras. Les "Chi-gerk", ou jambes collées, entraînent le pratiquant à coller l'adversaire en corps à corps.

La légende raconte que les bases de ce style auraient été crées par une nonne experte dans le style de Shaolin, pour se venger de moines vendus à la dynastie impériale. Il existe d'autres versions, mais personne ne peut les vérifier. Deux choses sont certaines, la double influence du bouddhisme et de la grue blanche du Fujian, autrement dit: le Shaolin du sud.









YI QUAN

"Boxe du grand accomplissement" ou "Boxe éclectique", art interne dont la racine est le Xing Yi Quan, ainsi que d'autres arts martiaux.

L'essence du Yi Quan est le combat. L'adepte se prépare à cette finalité en se concentrant sur une imagerie. Par exemple, il imagine qu'il est assailli par plusieurs personnes, tout en ressentant physiquement et "spirituellement" l'agression... Paradoxalement, le fondateur, Wang Xiang Zhai (1886-1963), qui connaissait à fond les traditions de la Chine, créa une méthode de santé basée sur la posture du pilier (Zhan Zuang).

Au niveau martial, le pratiquant accumule un potentiel de puissance qu'il pourra expulser par la suite. Il déplace son corps d'une manière fluide et souple, mais avec un centre de gravité assez bas. Il apprend aussi à tester la force et l'explosion de force seul et avec un partenaire (fali et shili). Enfin, il ne craindra pas de faire des combats (réputés assez durs) avec ses partenaires.